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Pourquoi les Olim de France doivent entrer en politique

En octobre dernier, l’ancien ministre Dani Danon, un des piliers de l’aile dure du Likoud, a pris ses fonctions au poste prestigieux d’ambassadeur d’Israel à l’ONU. A priori un choix étonnant: Danon n’est pas un diplomate professionnel, il ne brille pas par sa qualités oratoires en anglais ni par un charisme débordant. Il est surtout connu pour ses positions politiques et son opposition à la création d’un Etat palestinien.

Tout le monde s’interroge: faut-il y voir le signe d’un durcissement de la politique israélienne ? Un message envoyé à Obama et à la communauté internationale ?

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Quel système électoral pour Israël ?

Article paru dans The Times of Israel français

Tout le monde est d’accord : le système électoral en Israël est intenable et empêche toute forme sérieuse de gouvernance.

Il est vrai qu’il permet l’expression pleine et entière de tous les courants qui composent la société, néanmoins, comme nous avons pu le voir récemment, il ne permet pas d’arriver à dégager une majorité claire qui permette de gouverner et impose la constitution de coalitions hétérogènes, dont les éléments ont parfois des intérêts et des politiques divergents. Il donne un pouvoir hors de proportions aux petits et moyens partis, en particulier les partis dits « sectoriels » ou communautaristes, dont les demandes sont perçues, à tort ou à raison, par la majorité de la population comme une forme d’extortion.

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Juifs – oui, fuyez la France !

Article paru dans The Times of Israel en français

En 2004, Ariel Sharon alors premier ministre d’Israël, avait provoqué un tollé en France en appelant les Juifs de France à faire leur Aliyah le plus vite possible face à la montée d’un antisémitisme d’inspiration islamiste.

Une décennie plus tard, l’aspect prophétique de ces paroles est frappant et une grande partie des Juifs de France, sans doute la majorité, est aujourd’hui consciente qu’elle n’a pas d’avenir dans ce pays.

Pourtant, les mêmes propos prononcés récemment, de façon d’ailleurs nettement plus modérée, par Binyamin Netanyahu, ont à nouveau suscité une forte condamnation.

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Pourquoi la gauche ne pourra plus jamais gagner les élections

Article publié dans The Times of Israel en français

A croire la presse, le combat pour la victoire aux prochaines élections du 17 mars en Israel est serré, et l’issue incertaine.

Un jour les sondages donnent l’avantage au « camps sioniste » de Herzog et Livni, cette semaine c’est le Likoud qui a repris la main. Pourtant, ce n’est qu’une illusion d’optique.

Sauf renversements d’alliances et trahisons dignes de Game of Thrones, Binyamin Netanyahu est assuré de rester au pouvoir le 17 mars et lui ou son successeur à la tête de la droite aussi pour de nombreuses années, voire, à tout jamais.

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La première chose à faire après votre Aliyah

Article publié dans The Times of Israel en français

Mon article précédent a généré de nombreux et souvent très intéressants commentaires, sur Times of Israel comme sur Facebook ou même lors de discussions face à face. Certains ont souhaité nuancé des points que j’avançais, d’autres souligner des choses dont j’aurais pu parler.

Il y a cependant quelque chose que je n’ai pas évoqué et qui, sans être nécessaire à la réussite de l’intégration, est à mon avis vital aussi bien pour les olim que pour l’ensemble du pays – je veux parler de la nécessité d’adhérer à un parti.

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La menace démographique est-elle réelle ?

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Article paru dans Times of Israel en français

En 2016, pour la première fois depuis 1949, les Arabes seront plus nombreux que les Juifs sur l’ensemble de la terre d’Israel. Du moins c’est ce qu’affirme le bureau des statistiques de l’autorité palestinienne. Certes, il avait déjà affirmé que cela devait arriver en 2014, en 2010, ou en 2000, mais cette fois-ci, ça y est, c’est certain.

Ou pas.

Et ça n’a pas vraiment la moindre importance.

La question de la « menace démographique » a pris une place centrale dans le conflit israélo-palestinien, particulièrement depuis l’effondrement de la doctrine de « la paix contre les territoires » lors de la seconde Intifada (2000-2003).

Puisqu’on ne pouvait plus convaincre la population israélienne qu’elle obtiendrait la paix en sortant des territoires, l’argumentation s’est déplacée vers l’idée que si on ne le faisait pas, les Palestiniens deviendraient majoritaires et Israel cesserait d’être un Etat juif et démocratique – soit il ne serait plus juif, soit il ne serait plus démocratique.

C’est avec ce genre d’affirmations qu’on a justifié le retrait de Gaza et l’expulsion manu militari de ses habitants juifs, et que d’anciens likudnikim tels que Tsipi Livni ont expliqué le revirement de leurs positions politiques.

Pourtant, il est difficile de trouver un argument plus absurde. Quelle logique y a-t-il à additionner des Druzes fiers d’être israéliens et qui font trois ans de service militaire avec les membres du Hamas à Gaza comme s’ils formaient une même population ? Le racisme sous-jacent de cette argumentation est évident. Tous les Arabes sont mis ensemble, quoi qu’ils pensent, qu’ils soient citoyens israéliens ou pas.

Absurde aussi de continuer à compter Gaza dans les territoires sous contrôle israélien : après tout n’était-ce pas justement la raison officielle du désengagement. Si on compte Gaza, on peut compter la Jordanie, l’Egypte ou la Syrie.

Mais surtout, absurde parce que le fait que l’ensemble des Arabes deviennent majoritaires ne changerait rien à la situation dans l’Etat d’Israel. Les Palestiniens de Judée-Samarie ne sont pas Israéliens et donc n’influencent en rien la nature de ce pays. Donc en 2016, il ne se passera rien.

D’autant plus que de toute façon, les Arabes ne seront pas majoritaires en 2016 ni en 2026 ni probablement jamais. Les chiffres fournis par l’autorité palestinienne sont plus que douteux. Il est à peu près certain que comme tout ce qui sort de l’AP, ils ne servent qu’à entretenir la propagande du régime corrompu d’Abu Mazen (Mahmoud Abbas).

Plusieurs études indépendantes menées depuis 2005 sont arrivées à la conclusion que la population arabe réelle de Judée-Samarie était inférieure d’environ un million de personnes (1,7 au lieu de 2,7 millions) aux chiffres officiels.

En effet, les chiffres de l’AP incluent les habitants arabes de Jérusalem (déjà comptés comme Arabes israéliens), des centaines de milliers de Palestiniens qui ont quitté les territoires (les chiffres officiels donnent une immigration positive alors qu’elle est significativement négative d’après les contrôles aux frontières qui sont tenus par Israel), et ils surestiment la natalité palestinienne (il suffit d’additionner les naissances dans les hôpitaux palestiniens pour voir la différence).

Ces constatations ont été confirmées extérieurement par plusieurs éléments comme le nombre d’électeurs inscrits sur les listes électorales, très inférieur à ce qu’il devrait être selon les chiffres officiels et en phase avec la population réelle ; et surtout le nombre d’enfants entrant en CP à l’age de 6 ans à partir de 2010, qui correspond précisément aux chiffres des premières études sur les naissances en 2004 et après.

De même, la population arabe de Jérusalem peut servir d’indicateur fiable pour le reste des Palestiniens de Judée-Samarie. L’indice de fécondité des femmes arabes (pratiquement toutes musulmanes) de Jérusalem est quasi-identique à celui des autres Arabes musulmanes israéliennes, et en baisse forte et continue depuis 15 ans, tandis que la natalité juive augmente et dépassera bientôt celle des Arabes.

Il est même possible que la fécondité des femmes arabes de Jérusalem soit artificiellement supérieure à ce qu’elle est dans les territoires en raison des avantages de la sécurité sociale et des allocations familiales israéliennes. Or, il a été établi par plusieurs études qu’elles contribuaient à augmenter la natalité arabe.

Face à ces évidences, le bureau des statistiques palestinien a d’abord tout rejeté, puis accepté quelques éléments et fait certaines modifications, puis cessé de publier certaines données (comme le taux de fécondité pas mis à jour depuis 5 ans).

C’est bizarrement parmi les démographes israéliens de gauche qu’on trouve le plus d’opposition à cette analyse. Arnon Sofer, qui a construit toute sa carrière sur le catastrophisme démographique, la rejette sous prétexte que ceux qui la promeuvent sont « de droite ».

Sergio DellaPergola, autorité reconnue en matière de démographie juive, semble surtout embêté qu’on vienne empiéter sur son territoire en découvrant des choses qu’il n’a pas vu. Mais ils n’apportent pratiquement aucune réponse concrète.

Car au final, derrière l’argument de la menace démographique se cache l’obsession d’une partie de la gauche à abandonner la Judée-Samarie, quelles que soient les conséquences, quels que soient les faits, et pour cela, tous les moyens sont cashers y compris coopérer avec les mensonges palestiniens. Si effectivement la population palestinienne est nettement inférieure à ce qu’ils affirment, l’argument démographique disparait et il devient beaucoup plus compliqué d’expliquer l’urgence d’un nouveau désengagement.

Inversement, le fait d’établir que la population arabe ne menace pas la majorité juive ne signifie pas qu’il faille annexer les territoires ou ne jamais les quitter. Chacun jugera de ce qui est meilleur pour l’avenir d’Israel en fonction de sa vision des choses. Mais ce sera sur la base de données réelles et pas falsifiées.

La loi de la honte

Article paru dans Times of Israel en français

Le 12 novembre 2014 restera dans les annales comme un jour noir dans l’histoire de la Knesset : celui où il s’est trouvé une majorité de députés pour voter en première lecture une loi anti-démocratique qui bafoue les règles les plus élémentaires de la liberté d’expression et la liberté d’entreprendre.

La réalité israélienne est souvent kafkaïenne, cette loi totalitaire n’est pas issue du gouvernement mais de l’opposition (!), avec le soutien de membres de la coalition.

De quoi s’agit-il ? D’une loi visant à fermer un journal, « Israel Hayom », premier quotidien du pays, sous prétexte officiel qu’étant un journal gratuit il nuirait à la concurrence saine sur le marché de la presse.

Evidemment personne n’est dupe, les raisons réelles et à peine voilées sont politiques: ce qui est reproché à ce journal, financé par le milliardaire américain conservateur Sheldon Adelson, c’est de soutenir contre vents et marées le Premier ministre Binyamin Netanyahu.

Or, c’est parfaitement vrai. Israel Hayom est un journal engagé, et comme tout gratuit, son niveau est médiocre (encore qu’en comparaison avec les gratuits distribués en France, c’est un journal de grande qualité).

Et alors ? Tout le monde connait l’engagement à l’extrême-gauche du journal « Haaretz », tenu à bout de bras et pour des raisons purement idéologiques par ses propriétaires alors qu’il est largement déficitaire. Le quotidien « Yedioth Aharonot » qui a mené la charge pour cette loi, est au service de son propriétaire, le « tycoon » Noni Mozes et de ses intérêts économiques et idéologiques, soutenant les hommes politiques qui suivent sa ligne, détruisant les carrières de ceux qui osent penser librement.

Israel Hayom, avec tout ses défauts, a mis fin au monopole de la gauche politique sur les medias en Israel. C’est visiblement ce qui rend folle l’opposition, habituée à avoir la main mise sur tout le discours publique. Ainsi Eithan Cabel, député du parti travailliste et initiateur de la loi, s’était déjà fait connaitre pour avoir fait fermer en 2003 la radio Arutz 7, radio de droite, après avoir tout fait pour l’empêcher de recevoir une autorisation d’émettre.

Encore plus révélateurs, les propos de la député Yifat Kariv, qui veut étendre la loi aux journaux locaux, ne laissent aucune place au doute sur les motivations de cette loi: « Nous devons protéger la presse écrite en Israel et lui donner les moyens de continuer à exister même dans cet âge technologique, mais ceci étant dit, nous devons protéger la vérité et empêcher des Adelson locaux d’écrire la vérité comme ils la voient ». Ainsi seule la vérité telle qu’Yifat Kariv la voit aura le droit d’être publiée. C’est la définition même du fascisme.

Il n’est pas anodin que les partis de la coalition qui ont soutenu la loi, Yesh Atid, dirigé par l’ex-journaliste de Yedioth Aharonot Yair Lapid et Israel Beitenu, dirigé par Avigdor Lieberman, soient tous les deux des partis au fonctionnement totalitaire où seule la parole du chef compte et dans lesquels il n’existe absolument aucun système de démocratie interne. Il n’est même pas prévu qu’un autre homme que l’actuel chef du parti puisse siéger à sa tête, ces partis n’existent que pour appliquer la volonté du chef.

Il reste quelques raisons d’espérer. La loi n’est passée qu’en première lecture et si la raison l’emporte elle sera probablement enterrée en commission. Sinon, il est probable que la Cour Suprême la juge anti-constitutionnelle et l’invalide, le vice-conseiller juridique de la Knesset ayant déjà prévenu les députés que cette issue serait quasi-certaine si la loi était votée.

Néanmoins, le fait qu’une majorité de députés, principalement de gauche, a été capable de voter pour une loi qu’on peut qualifiée de proto-fasciste, est inquiétant pour l’avenir de la démocratie israélienne. Voilà des années qu’on nous parle des pseudo-menaces pour la démocratie venues de la droite israélienne en raison de propositions de loi, jamais votées, visant à établir la transparence sur l’origine des fonds étrangers de certaines organisations liées à l’ultra-gauche.

Pourtant en fin de compte, c’est bien la gauche qui a initié et voté la pire loi anti-démocratique de l’histoire d’Israel.

Honte à elle et à tous ceux qui l’ont soutenu.