Sexe et cinéma – l’hypocrisie n’est pas là où on croit

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Je n’ai pas vu « Welcome to New York », le film inspiré de l’affaire DSK, et comme il semblerait que ce soit une sorte de porno soft vaguement antisémite, je n’en ai pas non plus l’intention. Mais parmi les commentaires du film, beaucoup glosent sur l’identification entre Depardieu et DSK et plus précisément entre le corps de Depardieu et de son personnage – ce n’est pas Depardieu qui joue un personnage mais Depardieu lui-même qui est mis en scène dans le film, et son corps « énorme » est exposé, affiché, nu.

Yvan Attal avait déjà évoqué le sujet du rapport entre la nudité au cinéma et les conséquences dans le monde réel dans son film « Ma femme est une actrice » il y a quelques années. Je lisais récemment une interview où il sous-entendait que sa compagne, Charlotte Gainsbourg, n’avait pas vraiment l’air de se rendre compte des dégâts qu’elle causait à ses enfants en jouant dans des films comme « Nymphomaniac ». Le film de Lars Von Triers s’inscrit dans une vague récente de « pornos pseudo-intellos », des films à prétention artistique dans lesquels sont montrés à l’écran des relations sexuelles non simulées. Je précise que dans ce film, Charlotte Gainsbourg n’a aucune relation sexuelle non simulée, si j’ai bien compris, elle a été remplacée par des acteurs pornographiques et son visage fut ensuite incrusté numériquement sur celui de l’actrice qui effectue les actes.

Vous avez surement déjà entendu des dizaines de fois l’argument selon lequel les Américains seraient d’ignobles hypocrites puritains au contraire des Européens éclairés parce qu »ils sont plus choqués par la nudité au cinéma que par la violence. Or, la violence c’est horrible et traumatisant, tandis que le sexe, c’est l’amour et c’est beau. « Faites l’amour, pas la guerre » disait-on à une époque.

Si hypocrisie il y a , elle est probablement plus à chercher chez ceux qui tiennent ce discours. Apparemment ils n’ont pas l’air de comprendre la différence essentielle entre la violence et la nudité ou le sexe au cinéma: l’une n’est qu’une illusion et le résultat d’effets spéciaux, un simple jeu. La violence des films est fictive. Personne n’est blessé, personne ne meurt (sauf accidents) dans les films. Le public le sait parfaitement et l’effet des scènes d’action n’est valable tant que dure le « suspension of disbelief », ce temps où le spectateur est absorbé dans le film et dans l’histoire. La violence qu’on voit à l’écran n’a jamais existé dans la réalité, elle est imaginaire.

Par contre, lorsque des acteurs sont montrés nus, c’est leur véritable corps et leur intimité qui est dévoilée. La plupart d’entre nous préféreraient mourir que de se retrouver nus en public, la pudeur étant un réflexe humain basique qu’on observe chez les enfants sans que cela leur soit inculqué par leur parent. Aussi, quand des acteurs se dénudent dans un film, le spectateur ressent une gène qui est due au fait qu’il se retrouve comme un voyeur, à observer l’intimité de deux personnes réelles.

Les scènes de sexe dans la plupart des films sont « simulées », mais par simulation on veut juste dire qu’il n’y a pas eu de rapport sexuel complet. Le fait est que les corps nus se sont caressés et je doute que cela ne provoque aucune réaction réelle physiologique ou sentimentale chez ceux qui prennent part à ces scènes. D’ailleurs, c’est un secret de polichinelle que les acteurs qui partagent des scènes de sexe à l’écran couchent souvent ensemble en dehors des heures de tournage.

Ce ne sont donc pas seulement les personnages que nous voyons nus dans une scène d’amour mais les acteurs. Et évidemment, quand les scènes ne sont pas simulées du tout, les dernières barrières qui permettent une distanciation avec le statut de voyeur pervers s’effondrent. Nous ne sommes plus spectateurs d’une histoire fictive à laquelle nous faisons semblant de croire pendant un petit moment de déconnection du monde réel. Nous assistons à un acte réel que nous ne devrions pas voir. L’amour et le sexe sont des choses magnifiques mais qui ne sont pas faites pour être vues en public. Ces moments doivent rester intimes et personnels. Les gens qui font l’amour en public sont soit des prostitués soit des pervers malsains. En tout cas, pas des gens qui méritent d’être traités en héros culturels.

Quand on voit en France ou ailleurs – mais pas (encore ?) en Israel – que d’anciens acteurs pornographiques, voire d’anciennes prostituées, sont reçus dans les émissions comme si c’était normal, qu’ils profitent de leur notoriété acquise dans ces professions pour devenir acteurs mainstream ou présentateurs télé, il y a de quoi être consterné. C’est le signe d’une société malade qui a perdu le sens des valeurs humaines les plus basiques.

Un commentaire

  1. chaqu’un ses opinions. le sexe en public c’est beaucoup de gens normaux et ils se cachent. la nuditee c’est normal y a rien de grave. tout depend de commant on voit les choses si on s’en fou c’est que tout va bien si on est choque c’est qu’on a un grain….. la nudite c’est normal. c’est la morale qui veux qu’on la cache c’est tout. et c’est hypocrite de croire que c’est malsaint car on pratique tous. pour moi etre choque c’est etre pervers car si on a une reaction vis a vis de cela, c’est que quelque part on a envis de voir ca mais c’est interdit dit la morale……..si on s’en fou, ben on s’en fou quoi…..

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